Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Robert Carlier, écrivain?

Le but de ce blog est essentiellement littéraire : je souhaite présenter ce que je fais (notamment mon premier roman: "Crozant - nous reviendrons"), échanger des réflexions dans ce domaine avec qui le désire, afin de progresser, et partager mes interrogations avec celles et ceux que l’écriture intéresse. Ceci n’est ni un journal intime, ni un trou de serrure qui dévoile quelque turpitude ou quelque désespoir que ce soit. Car je ne pense pas que la littérature soit une turpitude et le désespoir de l’écrivain est toujours provisoire -pour être circonstanciel… Mon nombril ne concerne que moi, et celui des autres ne fait pas partie de mes fantasmes ! A côté de mon roman historique, on trouvera une "pensée de la semaine", mon actualité littéraire, des images,....

"CROZANT - nous reviendrons". Les personnages (13)

Crozant

Je l’ai dit déjà, le véritable héros du roman, c’est Crozant.

Dans ce paysage magique et sauvage, l’imagination n’a aucune difficulté à placer des histoires qui ne peuvent que prendre une dimension épique.

Sans doute n’est-ce pas sans raison que plus de 500 peintres se sont retrouvés là en un siècle, dans ce cadre qui suggère la force brute du rocher et du torrent combinés, autorisant juste assez de ciel pour générer une lumière particulière, perpétuellement changeante.

Là, donc, prend racine le roman, dans une époque qui, à la réflexion, devait ressembler à ce paysage.

Qui voit Crozant (re)découvre la passion.

« Ostila s'arrête, frappé d'étonnement devant le paysage qu'un coude de la route lui fait découvrir. En face de lui, une falaise. Non pas lisse, ni même régulière, qui en imposerait par une sorte d'aura d'éternité inébranlable, mais tourmentée, vivante, majestueuse à la fois et terrible dans le mouvement qui semble l'animer.

A peu près à pic, elle porte de rares arbustes désespérément agrippés au-dessus du vide. La bruyère dispute les anfractuosités à ces maigres feuillus, et le plateau qui les domine laisse affleurer des croûtes rocheuses claires parmi les pâturages.

Au pied de l'observateur, la pente, guère moins raide, pelée sans doute par quelques moutons ou chèvres acrobates, dévale, comme son vis-à-vis, plus d'une cinquantaine de mètres avant de se noyer dans un large torrent, aussi sauvage que les rives qui l'encaissent. La Creuse et son lit prennent ici un caractère rude et rebelle. En remontant son cours depuis Argenton, Ostila a, certes, rencontré des sites étonnants, comme à Gargilesse, où le torrent se force un passage dans la montagne. Mais celui-ci ne ressemble à rien de ce qu'il connaît. Il semble animé, non de l'émotion qu'éprouve devant lui son spectateur, mais d'une vie propre, autonome. Et le Wisigoth se sent dominé par ce qu'il voit. Non pas écrasé, mais inévitablement invité à prendre dans ce formidable ensemble, la modeste place qui, lui semble-t-il, lui est ici offerte. À la fois petite et élément de la farouche noblesse de ce lieu vigoureux. »

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article