31 Mai 2014
L’économie.
L’économie de la Gaule, et, au-delà, de l’Empire, repose au V° siècle sur deux piliers : l’agriculture et l’esclavage. L’industrie, ou même l’artisanat, au sens contemporain du terme, n’existent pas. La seule source respectable de richesse est l’agriculture.
Hors de grandes forêts qui forment frontières, la terre est partout cultivée. Le paysage devait être de type « open field », où chaque pouce de terrain est exploité. Mais l’absence de recherche scientifique appuyée à une véritable industrie n’autorise plus d’amélioration de la production.
La taille des exploitations réclame un main d’œuvre nombreuse : entre cinq cents et mille travailleurs chacune, notamment des esclaves. Ces derniers sont considérés comme du bétail, ne possèdent rien, pas même leurs enfants, n’ont souvent pas le droit de se marier, et, lorsqu’ils le sont, peuvent être séparés de leur conjoint(e) au gré du maître (bien que l’Eglise catholique recommande de ne pas le faire).
Cette condition n’étant pas faite pour les motiver au travail, l’usage du fouet est fréquent, mais ne suffit pas : la productivité de leur travail est excessivement basse. Il en faut donc beaucoup. De ce fait, ils se font plus rares sur le marché, et leur prix monte… Spirale infernale difficile à rompre.
Quelques statuts sont bien timidement esquissés pour pallier au problème : le colonat et l’esclave « chasé ».
Le colon est un « paysan libre », interdit de quitter le lopin de terre que lui concède son seigneur (ce statut deviendra celui du serf). Il est surtout un esclave qui, contrairement à ceux qui le sont « en titre », paye des impôts…
L’esclave « chasé » était installé lui aussi par son propriétaire sur un lopin de terre avec femme et enfants en échange d’une contribution en nature.
Mais l’un et l’autre statut ne représentent une véritable rupture avec la logique de l’esclavage, ni ne sont la condition dominante des producteurs « d’en-bas ».
La production artisanale, quant à elle, était le plus souvent le fait d’esclaves, à la ville ou sur la villa.